Le dernier roman de Jo Nesbø, paru aux éditions Série noire Gallimard, intitulé Macbeth est une transposition de la pièce de Shakespeare dans une ville écossaise, meurtrie par le chômage et la corruption, le crime et la pauvreté, pendant les années soixante-dix.
Les personnages portent les mêmes noms que dans la pièce de Shakespeare (au XVIe siècle) : on retrouve donc Macbeth et Lady, mais il y a aussi Duncan, Malcolm, Banquo, Fleance, Hécate, Duff…
Leurs relations sont calquées sur celles des protagonistes de la pièce. Il y est question d’amour, de pouvoir, de meurtres.
Dans cette ville, donc, le nouveau préfet de police Duncan incarne l’espoir du changement. Aidé de Macbeth, le commandant de la Garde (unité d’élite d’intervention) il compte débarrasser la ville de ses fléaux, et d’abord de Hécate, puissant et nuisible baron de la drogue.
Mais les rancœurs, les jalousies et les ambitions individuelles sont excitées par Lady, la patronne du casino Inverness, très ambitieuse amante de Macbeth. Pourquoi, lui explique-t-elle, est-ce qu’il n’obtiendrait que les miettes du pouvoir quand il pourrait prendre la place du préfet Duncan ? Lady invite alors le préfet et d’éminents politiques à une soirée organisée dans son casino. Une soirée où il faudra agir, prendre son destin en mains. Tout miser sur le rouge ou sur le noir. La loyauté ou le pouvoir. La nuit ou le sang.
Commence alors une sanglante prise de pouvoir… Trois morts subites en moins d’une demi-heure, ah ça part sévère les droits de succession.
Bien sûr, on connait la pièce de Shakespeare, mais le roman de Jo Nesbø propose un très bon thriller, au style vif et imagé, toujours teinté d’une poésie tantôt sombre tantôt lumineuse. Et c’est sacrément gonflé et réjouissant.