« Un notaire peu ordinaire »

Yves Ravey nous emmène dans la petite bourgade tranquille où vivent Madame Rebernak et ses deux enfants adolescents, dans son roman Un notaire peu ordinaire, paru aux Editions de Minuit, en 2013.

 

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Le cousin Freddy

Le narrateur de cette histoire est le fils de Martha Rebernak. Il a dix-huit ans et apprend l’existence de Freddy, le cousin de sa mère, ce soir d’été quand elle feuillette avec lui un de ses albums de photos. Elle me l’a montré jeune homme, assis dans un fauteuil de toile, le visage souriant, sous l’abricotier de cette maison neuve où nous logions, elle et moi, avec ma sœur Clémence, depuis la mort de mon père. L’ intimité de leur soirée est rompue par deux coups de sonnette.

Quand Martha ouvre la porte, Freddy apparait sur le seuil de la maison. Il a écrit le mois précédent pour annoncer son retour. Mais Madame Rebernak ne veut pas qu’il attire l’attention des voisins. Car Freddy sort de prison après quinze ans de détention : il a violé une enfant dans le passé, la petite Sonia, une camarade de classe de sa fille.

Madame Rebernak

C’est une mère inquiète, elle craint que Freddy ne récidive. Il rôde près de chez elle, devant le lycée de jeunes filles que fréquente Clémence. Martha enjoint sa fille de lui dire où elle va, avec qui et quand elle rentrera. Sa peur monte crescendo. Elle alerte les gendarmes, déballe son angoisse et ses craintes, mais personne ne l’écoute. Freddy a purgé sa peine.

Alors, elle contacte le notaire Maître Montussaint, père de Paul, le petit ami de Clémence  qui lui a déjà rendu de nombreux services… un notaire vraiment peu ordinaire, manipulateur, menaçant et sacrément odieux.

C’est un roman sur l’impossibilité de pardonner et la délicate ré-insertion d’un ancien détenu.

Grandit au fil des pages, au fur et à mesure que les évènements s’enchainent, une angoisse que le style d’Yves Ravey, sobre et servi de mots choisis avec justesse, accompagne effroyablement.