« Dernier appel pour les vivants »

Charlie tendit le bras et ouvrit le tiroir-caisse. Il jeta un coup d’oeil au bouton d’alerte sous le comptoir de son guichet. Il était tout près, à portée de main.

Paru aux éditions Gallmeister, traduit de l’américain par Anatole Pons-Reumaux, Dernier appel pour les vivants est un roman fascinant et terriblement explosif de Peter Farris.

Je suis qu’un taulard raté. J’ai rien à perdre.

Ce samedi matin, le soleil vient à peine de se lever sur Jubilation County, Hobe Hicklin roule dans une voiture climatisée, et heureusement parce que la chaleur menace de tourner torride dans ce coin de Géorgie. Il vient de se garer dans l’allée d’une maison abandonnée pas loin de la banque et attend tranquillement l’ouverture. Il est né et a grandi à Jubilation County. C’est un homme patient. Il est sorti de prison deux semaines plus tôt. Et il a besoin de fric. De beaucoup de fric.

L’université. Le boulot. Et Mama.

Charlie Colquitt est étudiant, et pour se faire un peu d’argent, il a un boulot de guichetier à la banque, il se prépare d’ailleurs pour aller y bosser. Comme très souvent, sa Mama lui téléphone, des courses à faire en chemin avant de la rejoindre plus tard dans la journée. Il faut dire que Charlie – Coma comme l’appelle sa Mama – n’a qu’elle dans sa vie. Quand il arrive à la North Georgia savings & Loan, sa collègue Niesha Livingston est déjà là ; ils ne seront que deux ce jour-là.

À sa droite, Lang aperçut un tiroir-caisse ouvert.

Tommy Lang, le shérif local est averti par radio qu’un hold-up a eu lieu : un cadavre et une prise d’otage. Il se lance aux trousses du braqueur, craignant pour la vie de l’otage. Sa traque va le mener dans les montagnes de Géorgie car selon les maigres indices dont il dispose, la voiture du braqueur a été vue dans un endroit qu’il se met alors à explorer. Il est tenace, Tommy Lang, et il a aussi un sacré penchant pour l’alcool. Il boit pour atténuer la colère qu’une ancienne enquête lui a laissé de désespoir.

Dans la prison, il était connu sous le nom de Prédicateur.

Nathan Flock et Leonard Lipscomb (Prédicateur) sillonnent eux aussi les routes de Géorgie; ils doivent retrouver Hobe pour partager un butin. Ils découvrent très vite que leur pote, le mec qui prétendait être de leur fratrie aryenne, quand ils partageaient la même cellule à Hays State Prison, s’est bel et bien tiré avec le fric sans respecter sa parole.

Tout ce petit monde-là va tenter de se retrouver. L’écriture est nerveuse et brutale, c’est un vrai roman noir avec du sang, des balles, de l’adrénaline.

C’est plein de rebondissements et de surprise avec toujours une lueur d’humanité. Et c’est ce qui rend ce roman intéressant et captivant.