Le témoin solitaire

Dès que Mme Epifanio ouvre la porte,Amy sent que ça ne va pas. Quelques mois plus tôt, quand elle a commencé ses visites, monseigneur Ricciardi l’a prévenue que Mme Epifanio était sujette à des accès de démence et que, certains jours, elle ne saurait probablement plus bien où elle se trouvait, en quelle année on était et qui était mort ou vivant. Mais Amy n’a vu ce côté-là de Mme Epifanio qu’une ou deux fois.

Je vais rester avec vous un moment. On va échafauder un plan.

Mme Epifanio est inquiète, Diane, la dame de compagnie de l’église qui lui rend visite quatre fois par semaine n’est pas venue depuis deux jours, et quand Mme Epifanio essaie de la joindre, elle ne répond pas. Plus étrange, c’est Vincent, le fils de Diane qui vient chez elle et il fouille sa chambre pendant qu’elle est occupée dans sa cuisine. Amy Falconetti est une bénévole de l’église du quartier. Elle est devenue ministre extraordinaire de l’eucharistie, apportant la communion à des personnes âgées du quartier, surtout des vieilles dames telles que Mme Epifanio. Elle aimait écouter leurs histoires et les faire sourire.

Amy tente de la rassurer, mais elle est bien décidée à découvrir ce que manigance cet homme louche et quel genre de vie il mène. Et puis, qu’est-il arrivé à sa mère ?

Pas une seule fois Vincent ne regarde derrière lui.

Amy suit le jeune homme à travers les rues du quartier Gravesend à Brooklyn. Vincent entre dans un bar et en sort assez rapidement pour discuter avec un homme, il a l’air furieux. Pour en apprendre davantage, Amy poursuit sa filature et, un soir, cachée derrière une voiture en stationnement, elle assiste au meurtre de Vincent. ; de son assassin, elle ne discerne que le profil. Fascinée, elle n’alerte personne. Au contraire, elle s’approche de Vincent, retire le couteau qui l’a mortellement blessé et décide de traquer le tueur.

Je t’ai vue t’approcher de Vincent. Je sais que tu m’as vu le poignarder.

Un jour, alors qu’elle déjeune dans son restaurant habituel, Amy croit reconnaître le tueur qu’elle traque. Il l’a reconnue. Elle découvre que lui aussi la suit. Il sait même où elle habite et c’est chez elle qu’elle le rencontre, stupéfaite.

Il s’appelle Dom, il est le fils d’un bijoutier. Son père, explique-t-il, a été délesté de plusieurs sacs de pierres précieuse, et le coupable c’est Vincent qu’il dépeint comme un mec très peu recommandable : il aurait tué un camarade de classe quand il était lycéen. Alors, si Amy pouvait l’aider à récupérer les sacs…

Le témoin solitaire

Publié aux Éditions Gallmeister, traduit de l’américain par Simon Baril, Le témoin solitaire est un roman noir de William Boyle, plein de rebondissements, bourré de suspense qui balade le lecteur dans les quartiers de Brooklyn chers à l’auteur.

Mais dans ce roman, William Boyle évoque plusieurs thèmes : le départ et la difficulté du retour, décrits avec le personnage d’Alessandra, ex d’Amy, ou la difficulté de renouer avec ses racines familiales quand elles ont meurtri l’enfance, quand le père d’Amy la suit pour lui imposer sa présence.

L’ écriture de William Boyle est limpide et décrit parfaitement l’ atmosphère tendue dans laquelle évolue ses personnages.

C’est un roman noir que le rythme du récit rend particulièrement poignant et réussi.

Dans le coin, le problème n’est pas de découvrir la vérité, mais de décider avec quel mensonge on vit le mieux. Flannery O’Connor, The Habit of Being : Letters.

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