Le norvégien Jo Nesbø construit solidement ses histoires : les enquêtes de l’inspecteur Harry Hole en sont de sérieux exemples. Mais il décrit aussi merveilleusement les paysages, ajoute un regard sensible sur ce qui s’offre aux yeux de ses personnages, et ce sont de petits tableaux qui se peignent à travers ses mots.
Cette fois-ci, il a publié deux romans de deux cents pages qui n’ont rien à voir avec les enquêtes des livres parus précédemment. Rien à voir avec Harry Hole. Tout aussi savamment construits pour livrer deux petits bijoux à ses lecteurs.
Avec Du sang sur la glace,
dès la première page, les couleurs sont sur le tableau:
La neige dansait comme du coton dans la lumière du réverbère.
Le sang gouttait de son col de chemise.
Olav Johansen est un tueur à gages. Il travaille pour le compte de Daniel Hoffman, un gangster qui règne sur la prostitution et le trafic de drogue à Oslo. Il vient de remplir son contrat. Un homme est mort qu’il vient de descendre. « Rien de personnel », l’a-t-il prévenu avant de tirer…
Mais voilà, la prochaine mission que lui donne son patron va lui chambouler la vie. Il doit éliminer la jeune épouse infidèle de ce dernier.
Quand on gagne sa vie en supprimant des gens, mieux vaut ne pas s’attacher à qui que ce soit; il tombe sous le charme de la jeune femme.
Jo Nesbø tisse une intrigue décalée, drôle, surprenante. Son héros est dyslexique , il est fasciné par le livre de Victor Hugo Les Misérables, il prend ses rêves, ses sentiments, pour la réalité.
Au fil des pages, se construit un personnage bancal et attachant et on est scotché par son histoire.
Dans Soleil de nuit,
voici Jon Hansen, chargé de recouvrer des dettes pour le Pêcheur, il succombe un jour à la tentation : l’argent proposé par un homme qu’il est chargé de liquider lui permettrait peut-être de payer un traitement coûteux pour sa petite fille, atteinte de leucémie. Il lui faut faire vite… C’est jamais bon de laisser dormir les créances, et surtout de permettre au petit personnel de rêver.
Evidemment tout déraille: il a volé son patron et n’a d’autre choix que de s’enfuir pour garder la vie sauve.
Trouvant refuge dans un petit village du Finnmark, un comté isolé au nord de la Norvège, persuadé d’avoir tout perdu, Jon rencontre une jeune femme, Lea (dont le mari violent a disparu en mer) et son fils de dix ans, le délicieux et dégourdi petit Knut.
Cependant on ne trahit pas impunément le Pêcheur. Et comme il n’y a «rien de pire qu’une balle dont on ne sait pas quand elle va arriver…», Jon reste vigilant, se prépare au pire…
Bien sûr, il faut lire Jo Nesbø:
Ces romans sont écrits avec fluidité , Jo Nesbø possède un sens certain de la dramaturgie, le suspens est magistralement envoyé.
Eh bien, voilà de bien jolies promesses de lecture. Et ça , c’est épatant !
Des plumes et des pinceaux 